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Entre Ignon et Seine

dimanche 12 décembre 2010

Le 22 août une sortie intimiste a réuni 3 personnes de la MNP pour un parcours qui relie le bassin versant de L’Ignon à celui de la Seine.

Les eaux de l’Ignon finissent leur course dans la Méditerranée, alors que celles de la Seine échouent dans la Manche, deux climats bien différents ! Mais nul besoin pour le randonneur de traverser la France pour aller de l’un à l’autre, il lui suffit de traverser la route RD 971 (ancienne route nationale 71) entre Saint Seine et Châtillon sur Seine. Le chemin de grande randonnée (GR2) le lui propose.

C’est ce que nous fîmes le 22 août, nous avons visité le site de l’Ignon le matin (circuit de 5 km) et le versant de la Seine l’après midi (circuit de 16 km). Cette route matérialise la ligne de séparation des eaux, une goutte de pluie qui tombe sur ce secteur a autant de chance d’arriver dans la Manche que dans la Méditerranée.

Les sols sont constitués sur des roches calcaires karstiques, c’est-à-dire fracturées, qui laissent passer l’eau. Mais arrivée à une faible couche de marne à petites huitres (Ostrea acuminata) fossilisées l’eau donne naissance à des sources qui s’orientent selon la pente naturelle d’un côté ou de l’autre de la France. Les sources de la Seine sont probablement plus réputées que celles de l’Ignon car elles firent l’objet de fouilles archéologiques, on en tira de nombreux témoignages d’une intense activité « touristique » mêlée de religion, de superstition. On y venait à l’époque gauloise puis gallo-romaine se faire soigner, tremper un membre paralyser pour le guérir. On invoquait la déesse Sequana pour qu’elle guérisse les pèlerins de leurs infirmités. On y laissait des ex voto, des sculptures de membres (pieds, mains) tremper dans la source.

Le musée archéologique de Dijon a recueilli une bonne partie de ces vestiges. Côté Ignon c’st une ambiance très humide qui vous accueille, très fraîche, agréable en été. L’eau suinte de toutes les roches à fleur de coteau en forme de cirque. Une flore adaptée occupe les versants de ce cirque, beaucoup de mousses, de fougères, d’arbres ombrageux, comme dans un fond de combe. Le promeneur traverse ce jardin de rocaille naturel en passant de roche en roche, en enjambant les ruisselets multiples et chantants, dans une féérie sonore de cascades et filets d’eaux vives.

Côté Seine le chemin nous emmène jusqu’à l’ermitage de Saint Jean de Bonnevaux. Un important pèlerinage y avait lieu chaque année le 6 mai. L’eau de la Fontaine St Jean, toute proche, était vénérée pour ses propriétés miraculeuses. Son eau limpide rejoint le Rû de Bonnevaux après une série de petites cascades naturelles de tuf. Le tuf est une roche légère formée par les dépôts de carbonate de calcium provoqués par la sortie de l’eau à l’air libre, riche en oxygène. Ce calcaire vient de la dissolution de la roche mère par les gouttes de pluie, acidifiées au passage par l’humus forestier. Il reste aujourd’hui un bâtiment en partie ruiné.

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